Les deux villages d'Alsó- ("Bas") et Felső ("Haut") Kocsán / Kucsán sont mentionnés par plusieurs documents du XVIe siècle comme ayant appartenu depuis longtemps au couvent mais leur ayant été ensuite retirés.
- Ils auraient été donnés aux frères par un noble nommé Herkovics – ou par le roi Béla IV lui-même, selon un document douteux de 1632.
< KARÁCSONYI I, p. 288-289
- 1520-1526 : le capitaine de la forteresse de Varaždin, Georges de Brandebourg, luthérien, les aurait confisqués et rattachés à la forteresse.
< KARÁCSONYI I, p. 288-289
- 1531 (3 avril) : le chapitre de Čazma / Csazma authentifie la décision par laquelle la duchesse de Mazovie Sophie, veuve du palatin de Hongrie Étienne Báthori, rétrocède aux franciscains de Varas les domaines de Bas- et Haut Kochán (possessiones Also et Felsew Kochan vocatas), à condition que, s’ils veulent un jour les vendre, il ne le fassent qu’à elle-même ou à ses héritiers.
La charte précise que les frères lui avaient déclaré que ces terres leur appartenainent depuis très longtemps :
prefati fratres dicti ordinis Sancto Francisci in pretacto claustro commorantes ipsas possessiones suas esse dicunt, ac semper ad ipsos et dictum claustrum eorum pertinuisse allegant, et super eisdem possessionibus Also et Felsew Kochan appelatis optimum ius habere se asserunt
< BUNYITAY et alii (éd.), Monumenta ecclesiastica, II, n°118, p. 127-129
- 1546 (10 mars) : le roi Ferdinand de Habsbourg ordonna leur restitution aux frères par le nouveau capitaine, Jean Ungnad, capitaine de Styrie – en vain, puisque celui-ci était aussi luthérien.
La charte reproduit les plaintes des frères, qui estiment que le culte divin a beaucoup souffert de cette spoliation :
Expositum est Maiestati nostre in personis religiosorum fratrum minorum ordinis sancti Francisci in claustro Warasdiensi commorantium, quomodo illustris quondam et magnificus Georgius marchio Brandeburgensis possessiones ipsorum exponentium ad claustrum eorundem Warasdiense ab antiquo pertinentes, utramque videlicet Kochan in comitatu Warasdiensi existentes, vivente adhuc serenissimo quondam Lodovico rege Hungarie predecessore et sororio nostro charissimo ad idem castrum Warasdiense, nescitur qua racione, occupasset, ab eoque tempore, quoad vixit tenuisset et ipso e vivis sublato diverse manus et nunc tu ad dictum castrum Warasdiense teneres in grave preiudicium prefatorum exonentium cultusque divini diminucionem,
Ferdinand réagit en tant que "summus patronus" :
Quorum nos humili supplicatione accepta, volentes pro nostro regio officio iuribus ecclesiarum Dei, quarum nos in regno nostro Hungarie et partibus ei subiectis supremi sumus patroni, earumque ministrorum iuribus gratiose providere
< KARÁCSONYI I, p. 289-290 ; < BUNYITAY et alii (éd.), Monumenta ecclesiastica, IV, n°435 p.465
- 1569 : le roi Maximilien répond à la plainte des frères en ordonnant à Christophe (Krsto, Kristóf) Ungnad, fils et successeur de Jean Ungnad, de rendre ces villages au couvent ; il estime à 40 florins par an le revenu annuel de ces villages et demande que 10 années de revenus (400 florins) soient aussi versées aux frères ; mais le nouveau capitaine répond que les frères les ont donnés à son prédécesseur Georges de Brandebourg ( !) et que c’est au roi de leur donner 2 autres villages et au trésor royal de payer les 400 florins (!)
< KARÁCSONYI I, p. 290
- 1572 : nouvel ordre royal de restitution adressé à Krsto Ungnad, assorti de celui de protéger les frères (en vain)
- 1581 (plaintes du gardien du couvent de Zagreb), 1584 (plaintes des habitants de Varaždin) : nouvelles démarches des frères et des habitants, inefficaces.
Les frères ne reprirent possession de ces villages qu'après la mort de Kristof Ungnad (1583), mais ils les vendirent aussitôt après, à la demande de la papauté, qui rappela leur interdiction de posséder des biens fonciers ; la somme réunie servit à financer la restauration du couvent.
< KARÁCSONYI I, p. 290-291