Couvent franciscain Saint-Nicolas de Košice / Kassa

Rédaction : Terminée

1 - Identifiants et bref historique du couvent


Identité

Auteur principal : de CEVINS Marie-Madeleine
Auteur(s) secondaire(s) :
Ordre : OFM
Numéro sur les cartes : 310
Coordonnées (lon,lat) : 48.7241089, 21.2564635
Fonction du couvent :
Proximité lieu de rassemblement :
Présence d'un autre couvent mendiant : Oui

Carte

Résumé

1390  Fondation du couvent Saint-Nicolas, par un membre du lignage des Perény(i)

1402  Conflit avec le curé de la paroisse Sainte-Élisabeth à propos de la pastorale et du casuel

1489  Mention d'un établissement féminin du tiers ordre (?) (domus monialium), probablement rattaché à ce couvent

1531  Départ temporaire des frères suite à la propagation de la Réforme ; le recrutement se limite alors aux frères hongrois

1556  Les frères quittent définitivement le couvent suite à un incendie.

Localité

Localité actuelle : Košice
Localité en allemand : Kaschau
Localité en hongrois : Kassa
Localité en latin médiéval : Cassovia, Cassa
Type de localité : Grande ville marchande
Sociographie de la localité : Marchand(s) et artisan(s)

Fondation

Date de fondation : 1390
Fin date de fondation : 1405
Date de fermeture : 1556
Début date de fermeture : 1531
Fin date de fermeture : 1556

La fondation remonte à 1390 selon la tradition rapportée au XVIe siècle et les Franciscains sont mentionnés dans la bulle pontificale de 1402 sur les droits du curé de la ville, mais la cérémonie de dédicace de l'église du couvent aurait eu lieu en 1405.

Abandonné une première fois pendant quelques mois en 1531 en raison de la diffusion de la Réforme, qui avait été propagée dans la ville par l'ancien franciscain Mathias Biró de Déva, le couvent repris son activité jusqu'en 1551, où les habitants expulsèrent les frères. Réoccupé en 1554, le couvent fut définitivement abandonné en 1556 après un incendie.

Fondateur

2 - Documentation connue sur le couvent


Bibliographie générale

KARÁCSONYI János, Szent Ferencz rendjének története Magyarországon 1711-ig, Budapest, 1922-1924, t. I, p. 182-185

KÓSA Eugenius, Antiquarii provinciae sanctae Mariae in Hungaria ordinis Minorum a.p.n. Francisci strictioris observantiae collectanea 1206-1774  [inédit]

ROMHÁNYI Beatrix, Kolostorok és társaskáptalanok a középkori Magyarországon  Budapest, 2000, p. 35

Sources

Sources imprimées :

BLAHÓ Vince (éd. + comm.), Exempla diversarum antiquarum litterarum, inédit, av.1785 (= extraits commentés du testament de Dorothée de Torna, 8/13 novembre 1405 - ou 10 novembre 1415 – et autres testaments en faveur du couvent)

de CEVINS Marie-Madeleine, Koldulórendi konfraternitások a középkori Magyarországon (1270 k. - 1530 k.), Pécs, 2015 (éd.), p. 278-279 n°15 (= lettre de confraternité avec don et sépulture de George de Csop/Csap, 1er février 1522) 

« A kassai levéltár új rendezése », Századok 1882, p. 604 (= extraits du testament de Dorothée de Torna, 8/13 novembre 1405 - ou 10 novembre 1415)

Monumenta Vaticana Hungariae. Vatikáni Magyar Okirattár, Series I, Budapestini, 1887-1891, t. IV, p. 201-202, n°252 (= ordre du pape Boniface IX de rétablir le curé de Sainte-Élisabeth dans ses droits, 9 mars 1402)

Sources manuscrites :

Magyar Nemzeti Levéltár [Archives Nationales Hongroises], Országos Levéltár

  • DL 14900 (= donation de Pierre de Ruszka, v.1410)

Magyar Ferences Levéltár [Archives Franciscaines de Hongrie] (Budapest), ms n°104

3 - Discours et normes économiques des frères du couvent


4 - Décideurs, agents et intermédiaires économiques


Patronus

Identité Trier par ordre décroissant Lignage Origine Commentaire
lignage des Perény Perény Aristocrate(s), baron(s), magnat(s)

L'identité du fondateur et patron n'est pas connue avec certitude.

Agents externes

Type Date Nombre Sociographie Détail
Vitricus 1480 2 Bourgeois urbain(s)

C'est à un vitricus du couvent Saint-Nicolas nommé "noble" Paul Darholc, consul de la ville, et à son épouse Élisabeth, que fut vendue le 28 décembre 1480 la vigne léguée au couvent mais dont l'exploitation était trop coûteuse pour les frères (voir Biens fonciers) ; la transaction, autorisée par le provincial et le custode, fut authentifiée par le gardien, deux prédicateurs et le sacristain au nom de l'assemblée des frères du couvent, et avalisée par un autre vitricus, Jean Spusdorfer, maire de la ville.

< KARÁCSONYI I, p. 183-184 (d'après BLAHÓ) ; le document original n'étant pas connu, il est difficile de saisir finement le rôle de chaque acteur

5 - Biens et revenus fonciers (stables) du couvent


Type de bien : Vigne
Nom : sur le mont de Košice
Première mention : 1480
Provenance : Donation
Valeur monétaire : 170 florins
Evolution :

L'exploitation de cette vigne reçue par testament (de Nicolas Gruman et de son épouse Agathe, voir Testaments), située sur le mont de Košice était si coûteuse pour les frères qu'ils décidèrent de la mettre en vente le 28 décembre 1480, avec l'autorisation du provincial et du custode. Elle fut vendue au vitricus du couvent (voir Décideurs et économiques) pour 170 florins.

< KARÁCSONYI I, p. 183-184 (d'après BLAHÓ)

Type de bien : Vigne
Nom : Gönc
Première mention : 1517
Valeur monétaire : 53 florins
Evolution :

Cette vigne située à Gönc est mentionnée au moment de sa mise en vente par le gardien du couvent nommé Balthazar de Transylvanie, avec l'accord des frères du couvent, en 1517 ; elle fut vendue à un habitant de Gönc nommé Benoît Szabó pour la somme de 53 florins, dont 18 devraient être versés au début de l'année suivante (1518) et le reste en plusieurs fois, le premier jour de chaque nouvelle année.

< KARÁCSONYI I, p. 184 (d'après BLAHÓ)

6 - Biens et revenus non fonciers du couvent


Date de mention : 1402
Provenance : Usurpation
Observations :

Selon la plainte (petitio) adressée par le curé de la paroisse Sainte-Élisabeth (Stephanus de Caseda) au pape (romain) Boniface IX, des frères mendiants (pas seulement franciscain.s aussi dominicains et augustiniens : nonnulli tam fratrum Minorum et Predicatorum) ainsi que des prêtres séculiers  avaient porté préjudice au recteur de Sainte-Élisabeth en prêchant dans son église, en confessant les fidèles et leur administrant d’autres sacrements sans son accord et autorisation :

absque ipsius rectoris consensu et licentia in dicta ecclesia ac eius parochia verbum Dei ad populum predicare et utriusque sexus parochianum ipsius ecclesie confessiones audire eosque ab eorum peccatis absolvere ac ipsis ecclesiastica ministrare et nonnulla alia quie ad rectorem dicte ecclesie [...] et suos capellanos pertinere noscuntur, exercere et facere

Les frères et autres clercs avaient aussi dissuadé les fidèles de verser au curé la dîme :

ac nonnulli laici decimas ad dictam ecclesiam suam pertinentes negarunt

Le curé Étienne emploie à ce propos, avant de lister les préjudices subis, la métaphore – habituelle en pareil cas – des faux moissonnant le champ d’autrui :

in alienam messem falces mittere satagentes

Le pape Boniface IX demanda le 9 mars 1402 à l’évêque d’Eger, au prévot de Saint-Martin de Spiš / Szepes et à l’archidiacre de Zemplín /  Zemplén (Zemeliens) (au diocèse d’Eger) de faire respecter les droits du curé et de ses chapelains, sous la menace de l'excommunication.

< Monumenta Vaticana Hungariae, IV, p. 423-424, n°482

Date de mention : v.1410 (entre 1400 et 1420)
Provenance : Don
Revenus : moitié de la production de grains du domaine de Roszput
Observations :

Dans son testament non daté (v. 1410 selon J. Karácsonyi, entre 1400 et 1420 selon la notice MNL), Pierre fils d'Isip (en hongrois Izsép) de Ruszka (Göncruszka), accorde aux frères la moitié du grain produit sur son domaine de Roszput (Ruspud) – situé à l'ouest de Košice.

< MNL DL 14900 ; KARÁCSONYI I, p. 183

Date de mention : 1522
Provenance : Don
Revenus : 200 florins
Observations :

La lettre de confraternité accordée à Georges de Csop et à son épouse en 1522 mentionne le don de 200 florins consenti par celui-ci pour les travaux à effectuer sur le couvent : 

ex specialium elemosi/narum ducentorum videlicet florenorum ad structuram interioris ambitus prefati conventus nostri Cassoviensis pia largitione

< M.-M. de CEVINS, Koldulórendi konfraternitások (éd.), p. 278-279 n°15 ; ms : MFL Nr 104 

7 - Structure des dépenses du couvent


8 - Cadre de vie des frères : bâtiments et équipement


Église conventuelle

Etat Nef - Choeur - Plan Equipement Phases

Très peu de vestiges médiévaux, en dehors de l'abside.

Reconstruit au milieu du XVIIe siècle.

Nef à deux vaisseaux ; dimensions : 64 x 18,4m ; choeur polygonal.

< ROMHÁNYI, p. 35

L'église du couvent était dotée de nombreux objets liturgiques en métal précieux  :

  • elle reçut de nombreux objets par testament en 1405 (voir Testaments)
  • la contribution remises par les agents de la ville en 1526 pour empêcher la défaite de Mohács s'élève à un équipement pesant un total de 40 marcs d'argent

< KARÁCSONYI I, p. 186 (sans préciser s'il s'agit des objets liturgiques du couvent ou de l'ensemble des églises de la ville !)

 


Réfection

Bâtiments conventuels

Etat

La lettre de confraternité accordée à Georges de Csop / Csap en 1522 mentionne un don important (200 florins) pour les travaux à effectuer à l'entrée des bâtiments conventuels (ad structuram interioris ambitus prefati conventus nostri Cassoviensis ).

< M.-M. de CEVINS, Koldulórendi konfraternitások (éd.), p. 278-279 n°15 ; ms : MFL Nr 104 

9 - Economie du salut


Tombes

Date de réalisation Qualité Identité Condition Sociographie Emplacement Observations
1405 ap. Dorothée Sáfár de Torna, veuve de Nicolas de Richnó (alias Paul de Perény ?) Laïcs Aristocrate(s), baron(s), magnat(s) Église : chapelle ou autel latéral

Dans son testament dressé en novembre 1405 (ou 1415 ?) (voir Testaments), Dorothée de Torna décide d'élire sépulture dans l'église des Franciscains de Košice, en précisant qu'elle devra être ensevelie devant l'autel de la chapelle de la Vierge Marie – sauf si elle venait à mourir trop loin de la ville et donc de ce couvent, auquel cas elle serait enterrée dans le couvent franciscain le plus proche du lieu de son décès.

< KARÁCSONYI I, p. 182-183

On ignore où Dorothée de Torna fut finalement enterrée, et donc si sa tombe fut réellement placée à l'endroit demandé.

1522 ap. Georges de Csop / Csap Laïcs Noble(s) de niveau intermédiaire ou inférieur

C'est par une lettre de confraternité délivrée le 1er février 1522 par Antoine de Segesd, ministre de la province des Mineurs conventuels de Hongrie, qui admet Georges de Csop (Csap) et son épouse dans la confraternité « majeure » de l’Ordre, que l'on apprend qu'ills avaient demandé à pouvoir élire sépulture au couvent de Košice ; cela leur est confirmé, en remerciement des 220 florins donnés pour les travaux intérieurs du couvent, avec célébration funèbre : 

fratres ipsi teneantur funus vestrum / ad locum sepulture honorifice deducere et debitis divinis officiis persolutis ibidem condere sepulture

< M.-M. de CEVINS, Koldulórendi konfraternitások (éd.), p. 278-279 n°15 ; ms : MFL Nr 104 ; copie : MOL DF 275558

Testaments

Date Qualité Testateur Sociographie Legs Service Détail
1405 Dorothée Sáfár de Torna, veuve de Nicolas de Richnó (alias Paul de Perény ?) Aristocrate(s), baron(s), magnat(s) nombreux objets de valeur Enterrement au couvent sans l'habit, Services pro anima

Dans son testament dressé le 8 ou 13 novembre 1405 (année indiquée sur le document), ou le 10 novembre 1415 (selon J. Karácsonyi) dans son château de Richnó, Dorothée Sáfár de Torna, veuve de Nicolas de Richnó (alias Paul de Perény, selon J. Karácsonyi), élit sépulture dans l’église des Franciscains de Košice – à défaut, dans un couvent franciscain proche du lieu de son décès.

Elle leur lègue en échange (quel que soit le lieu de sa sépulture), une partie des objets de valeur hérités de ses parents, à savoir :

  • une croix en argent doré ornée de pierreries (una crucem magnam argenteam deauratam, lapides precioses in se habentem)
  • une image de Marie portant Jésus dans ses bras dans un cadre en argent (unam imaginem beate virginis tenentem filium in ulnis similiter argenteam deauratam)
  • un grand calice en argent doré pesant 19 marcs de Košice (quandam unam pixidem magnam et longam argenteam eodem modo deauratam)
  • plusieurs chasubles et devants d’autel (quasdam casulas et ornamenta altaris necnon alias curialitates)

Elle pose comme condition à ces dons, dont le conseil de ville sera informé, que les frères célèbrent :

  • une messe par jour en l’honneur du Saint-Sacrement
  • une messe dans la chapelle de la Vierge Marie le jour de la fête de la Vierge pour le repos de l’âme de ses parents, de son mari et de son fils encore vivant Nicolas.

< KARÁCSONYI, I, p. 182-183 (qui date le testament de 1415, et non de 1405, Paul de Perény, qu'il assimile à Nicolas de Richnó, étant encore vivant en 1405) ; il s'appuie sur BLAHÓ, et non sur le document original, dont des extraits (reproduits ici) sont édités dans : Századok 1882, p. 604, qui donne la date de "saint Brice" (fêté le 13 novembre)

1410 ca Pierre, fils d'Isip de Ruszka Noble(s) de niveau intermédiaire ou inférieur la moitié du grain produit sur le domaine de Roszput

Dans son testament dressé vers 1410, Pierre fils d'Isip de Ruszka ou Göncruszka (magister Petrus filius Isip de Ruska), après un préambule très court (si contigerit me in ista egritudine Deo volente decedere), lègue au couvent Saint-Nicolas, deuxième cité (après la soeur du testateur), la moitié du froment produit sur son domaine de Ruspud (Roszput) :

Item fruges in Ruspud habitas lego ecclesie Sancti Nicolai seu claustro sancti Nicolai de Cassa.

Il gratifie de dons d'autres établissements ecclésiastiques,notamment le couvent dominicain Sainte-Catherine, où il élit sépulture, outre ses proches.

< MNL DL 14900

1419 av. père de Denis de Vilbarat Bourgeois urbain(s) 50 florins Prières de recommandation

Denis de Vilbarat, bourgeois de Košice, fait verser en 1419 les 50 florins que son père avait légués au couvent pour le salut de son âme.

< KARÁCSONYI I, p. 183 (d'après BLAHÓ)

1419 ap. Denis de Vilbarat, bourgeois de Košice Bourgeois urbain(s) le tiers d'une ferme

En 1419, Denis de Vilbarat prévoit que l’on divisera sa ferme en trois part, l’une pour la (re)construction de l’église paroissiale, l’autre pour l’église franciscaine Saint-Nicolas et la troisième pour les lépreux.

< KARÁCSONYI I, p. 183 (d'après BLAHÓ)

1431 av. Catherine, habitante de Košice Bourgeois urbain(s) 1 grand cierge

En 1431, Michel Kotler, parent de feu dame Catherine, habitante de Košice, fait confectionner un grand cierge pour l'église Saint-Nicolas conformément aux (dernières) volontés de Catherine.

< KARÁCSONYI I, p. 183 (d'après BLAHÓ)

1480 av. Nicolas Gruman Bourgeois urbain(s) une grande vigne Services pro anima

Avant 1480 (année de sa mise en vente, voir Biens fonciers), cette grande vigne située sur le mont de Košice avait été léguée au couvent par le consul Nicolas Gruman et son épouse Agathe, à  condition pour les frères de célébrer une messe quotidienne pour le salut de leur âme.

< KARÁCSONYI I, p. 183-184 (d'après BLAHÓ)

Associations de laïcs

Association Trier par ordre décroissant Observations
Confraternité

Le 1er février 1522, Antoine de Segesd, ministre de la province des Mineurs conventuels de Hongrie, admet Georges de Csop (Csap) et son épouse Élisabeth dans la confraternité « majeure » de l’Ordre (mêmes offices que pour les frères défunts après leur décès) et confirme qu’ils pourront élire sépulture au couvent de Košice, ceci en remerciement du don de 220 florins que Georges avait fait au couvent pour financer les travaux intérieurs.

< M.-M. de CEVINS, Koldulórendi konfraternitások (éd.), p. 278-279 n°15 ; ms : MFL Nr 104 ; copie : MOL DF 275558

10 - Autres