Couvent franciscain obs. de la Visitation de Gyöngyös (2)

Rédaction : Terminée

1 - Identifiants et bref historique du couvent


Identité

Auteur principal : de CEVINS Marie-Madeleine
Auteur(s) secondaire(s) :
Ordre : OFM Obs
Numéro sur les cartes : 204
Coordonnées (lon,lat) : 47.783074, 19.927733
Fonction du couvent :
Proximité lieu de rassemblement : Enceinte urbaine
Présence d'un autre couvent mendiant : Non

Carte

Résumé

v.1467-1475  Fondation du couvent à partir d'un ancien couvent franciscain remontant au XIVe siècle (voir 1), placé sous le vocable de la Vierge de la Visitation, qui a été restauré dans les années 1460 (jusqu'en 1475) et transféré à l'Observance à la demande de Jean Ország de Gút

1475-1485  Fondation d'une communauté de tertiaires autour de la chapelle de la Trinité par Dorothée Bánfi, veuve du baron Jean de Rozgony ; elle fonctionne jusqu'en 1541

1526  Incendie de la toiture au cours d'une offensive ottomane

1535  Ce couvent accueille pour la première fois un chapitre provincial (puis en 1581)

1538-1539  Graves accusations contre les frères de ce couvent et les soeurs tertiaires, publiquement démenties par la municipalité

1541  Occupation de la ville par les Ottomans (jusqu'en 1686), qui entraîne la fermeture de la communauté de tertiaires ; le couvent masculin obtient une lettre de protection du sultan Souleiman Ier, en tant qu'anciens sujets du roi Jean de Szapolya, puis des différents pachas de Buda ; c'est l'un des rares couvents de la province franciscaine observante de Hongrie à avoir survécu à l'occupation ottomane (avec ceux de Szeged et de Szakolca) et sa bibliothèque connut même un vif essor à cette période

1786  Dissolution sur ordre de l'empereur Joseph II

Localité

Localité actuelle : Gyöngyös
Localité en allemand :
Localité en hongrois : Gyöngyös
Localité en latin médiéval : Gyengyes
Type de localité : Bourgade
Sociographie de la localité : Marchand(s) et artisan(s)

Fondation

Date de fondation : 1467
Date de fermeture : 1786

1475 : première mention écrite du couvent franciscain observant, alors terminé.

Fondateur

Sociographie :
  • 1506 et 1509 : moins de 12 frères (désigné comme locus)
  • 1535 : 18 frères, dont 8 prêtres et 10 frères lais
  • 1558 : 18 frères, dont 9 prêtres, 2 novices et 7 frères lais

2 - Documentation connue sur le couvent


Bibliographie générale

FÁY Zoltán, Ferencesek Gyöngyösön. Fejezetek a gyöngyösi barátok életéből [Les franciscains à Gyöngyös. Chapitres sur la vie des frères de Gyöngyös], Budapest, 1999, ici p. 11-25

KARÁCSONYI János, Szent Ferencz rendjének története Magyarországon 1711-ig, Budapest, 1922-1924, t. II, p. 58-63, 549-550

ROMHÁNYI Beatrix, Kolostorok és társaskáptalanok a középkori Magyarországon, Budapest, 2000, p. 28

Aspects économiques

Bibliothèque

FÁY Zoltán, A Gyöngyösi Ferences Könyvtár, Gyöngyös, 2012.

Sources

Sources manuscrites :

Budapest, Magyar Nemzeti Levéltár [Archives Nationales Hongroises], Országos Levéltár

  • MNL DL 20934 (= attestation devant le trésor royal du versement de l'argent donné par testament aux tertiaires et aux frères par Dorothée Bánfi de Lendva, 30 avril 1500)
  • MNL DL 23593 (= lettre de confraternité émise depuis ce couvent par le provincial Bernardin de Somlyó, 20 novembre 1521)

Sources imprimées :

BUNYITAY Vincze, RAPAICS Rajmond, KARÁCSONYI János (éd.), Monumenta ecclesiastica tempora innovatae in Hungaria religionis. Egyháztörténelmi emlékek a magyarországi hitujítás korából, Budapest, t. I-V, 1902-1912,

  • t. II, p. 180 (= don fait par testament par Madeleine, veuve du lapicide de Cluj prénommé Georges, 19 décembre 1531)
  • t. II, p. 499 (= autorisation donnée par le chapitre provincial de disposer d'une voiture et de deux chevaux pour pouvoir fuir en cas d'attaque, 1542)

FRIDRICH Urban (éd.), Historia seu compendiosa descriptio provinciae Hungariae ordinis minorum S. P. Francisci Strictioris Observantiae militantis sub gloriosissimo sanctissimi Salvatoris etc., Kassa, 1759, Pars II, p. 4-5 (= interdiction édictée par le roi Ferdinand Ier d'empêcher les frères de quêter, 5 avril 1552)

KERTÉSZ Balázs (éd.), A magyarországi obszerváns ferencesek eredetiben fennmaradt iratai 1448-1526. The original surviving documents of the Hungarian observant Franciscans 1448-1526, Budapest, 2015, p. 138-139 n° 56 (= lettre de confraternité émise depuis ce couvent par le provincial Bernardin de Somlyó, 20 novembre 1521)

3 - Discours et normes économiques des frères du couvent


Textes

En 1542, après l'occupation par les Ottomans d'Esztergom et de Visegrád, le chapitre provincial autorise les frères de ce couvent (et de six autres couvents) à posséder une voiture à cheval et deux chevaux pour pouvoir s'enfuir plus rapidement en cas d'attaque ; il s'agit d'une mesure provisoire.

In locis Zechen, Galgoch, Gyewngyes, Beren ac Hederhel, Gyergy et Ozora habeantur equi duo et currus pro singulis eisdem locis propter continuas incursiones Thurcarum, ut possint fratres aufugere in alia loca tutiora cum necessitas eos coget ; tandem cessante impedimento huiusmodi rursus equi alienentur de locis, interim habeantur iidem et pro aliis negotiis locorum eorumdem necessariis.

< BUNYITAY et alii (éd.), t. II, p. 499 (1542)

4 - Décideurs, agents et intermédiaires économiques


Patronus

Identité Trier par ordre décroissant Origine Commentaire
Jean Ország de Gút Aristocrate(s), baron(s), magnat(s)

Jean Ország de Gút, qui appuya la fondation du couvent, est le fils du palatin Michel Ország, qui était devenu maître de la localité de Gyöngyös (en hypothèque) en 1455 ; lui-même avait aidé les Observants à obtenir le transfert (en leur faveur) du couvent de Szécsény.

< KARÁCSONYI, II, p. 59

5 - Biens et revenus fonciers (stables) du couvent


6 - Biens et revenus non fonciers du couvent


Date de mention : 1535, 1558
Observations :

Parmi les 10 frères lais de ce couvent mentionnés dans l'inventaire interne de 1535, on compte un cordonnier.

En 1558, un charpentier figure parmi les 7 frères lais du couvent.

< KARÁCSONYI, II, p. 62-63

Mais rien ne dit qu'ils travaillaient pour l'extérieur contre rémunération.

Date de mention : 1552
Observations :

Le 5 avril 1552, le roi Ferdinand Ier de Habsbourg ordonne aux troupes hongroises et aux autorités de la ville de Gyöngyös de défendre les frères des deux couvents de Berény et de Gyöngyös contre leurs détracteurs et dans leur activité de prédication, et donc – implicitement au moins – de les laisser quêter librement dans la région.

... harum serie firmiter praecipimus, committimus et mandamus, ut eosdem fratres, omnesque res et eorum bona, tam ecclesiastica quam saecularia, ubivis existentia, justa, ut puta, ac legitima, contra quosvis illegitimos et irreligiosos impetitores, turbatoresque tueri ac defendere omnique eis necessario auxilio adesse, quo in ecclesiis eorum pacifice ac sine molestia divinum cultum exercere fidemque et religionem juxta vetera sanctorum patrum instituta, ritumque ecclesiae Romanae ubique praedicare et alia quae ad eorum officium pertinent, libere et absque impedimento propagare possint, contraque eos qui secus facerent et ipsos fratres in praemissis quovis modo impedirent.

< FRIDRICH (éd), Pars II, p. 4-5

Date de mention : après 1560
Revenus : quart de la dime du village de Gyöngyöspüspök
Observations :

Vers 1560, ce couvent assume l'encadrement pastoral de la population du village voisin nommé Gyöngyöspüspök. Il perçoit en conséquence le quart de la dîme revenant au curé de ce village. C'est ce qu'indique un document tardif, une quittance étable dans ce couvent le 10 décembre 1599 par le provincial de Hongrie, György Abdai, pour les 12 tonneaux de vin reçus à ce titre.

< KARÁCSONYI, t. II, p. 63

7 - Structure des dépenses du couvent


8 - Cadre de vie des frères : bâtiments et équipement


Église conventuelle

Période Origine Etat Nef - Choeur - Plan
années 1460-1475, puis 1490 couvent franciscain (conventuel)

Église d'origine assez bien conservée.

Nef unique ; un clocher à la jonction de la nef et du choeur ; style gothique tardif.

Dimensions de l'église : longueur 46,7 m ; largeur 12,5 m.

< ROMHÁNYI, p. 28

 

Bâtiments conventuels

Equip. Obs.
Livres

Le couvent de Gyöngyös possédait déjà une belle collection de livre à la fin du XVIe siècle. Le catalogue le plus ancien de la bibliothèque, dressé en 1613-1620, mentionne 239 volumes, pour la plupart imprimés. Mais il est impossible de savoir quels étaient ceux qui se trouvaient déjà au couvent avant les années 1530-1550, l'incendie du couvent en 1526 ayant certainement détruit une partie des ouvrages médiévaux.

< FÁY 2012

9 - Economie du salut


Testaments

Date Qualité Testateur Sociographie Legs Détail
1500 av. Dorothée Bánfi de Lendva, veuve de Jean de Rozgony Aristocrate(s), baron(s), magnat(s) 100 florins

Avant 1500, Dorothée Bánfi de Lendva, veuve de Jean de Rozgony, fondatrice de la communauté de tertiaires (béguines) de Gyöngyös, a dressé son testament. Il cédait "en pieuse aumône" (in piam elemosinam testamentaliter legavit et commiserit...) la totalité de ses revenus fonciers ou de sa dot / de son douaire (res suas paraffernales) aux soeurs de cette communauté, mais elles devaient en reverser 100 florins aux frères du couvent de la Visitation.

... ita tamen ut de huius dote et rebus parafernalibus ad claustrum beate Marie Virginis in predicto opido Gÿenges constructum centum floreni dari deberent.

Le versement de cette somme aux tertiaires a été effectué par le fils de la testatrice, Étienne de Rozgony, en 1500, d'après l'attestation faitele 30 avril 1500 par la chancellerie royale de Wladislas II sur la base de la déclaration faite par la prieure de la communauté de béguines, Catherine veuve de Luc de Bogáth ; le transfert  effectif de l'aumône destinée aux frères a donc eu lieu autour de cette date.

<  MNL DL 20934

 

1531 Madeleine, veuve du tailleur de pierre Georges (Kőfaragó) Bourgeois urbain(s) 5 florins

Dans son testament dressé le 19 décembre 1931, Madeleine, veuve du tailleur de pierre Georges de Cluj, lègue 5 florins au couvent franciscain observant de Gyöngyös (de même qu'à d'autres couvents franciscains) :

Item [...] ad locum de Gÿengÿes et Beren, Thata et Wyssegrad, loca dictorum fratrum, ad singula loca lego florenos quinque.

< BUNYITAY et alii (éd.), t. II, p. 180

Associations de laïcs

Association Trier par ordre décroissant Observations
Confraternité

Le 20 novembre 1521, depuis ce couvent, le ministre provincial de Hongrie Bernardin de Somlyó admet par lettre dans la confraternité ordinaire de l'Ordre l'aristocrate Georges de Drienčany / Derencsény (magnificus dominus Georgius de Derenchen), avec son épouse Agathe et leurs enfants.

Le destinataire est qualifié (dans l'adresse) de benefactor precipuus de l'Ordre.

< MNL DL 23593 ; KERTÉSZ (éd.), p. 138-139 n° 56

Rayonnement social

Les indices disponibles tendent à prouver que ce couvent bénéficiait du soutien actif de l'aristocratie.

10 - Autres