Couvent franciscain Saint-Jean-l'Év. de Buda (1)

Rédaction : Terminée

1 - Identifiants et bref historique du couvent


Identité

Auteur principal : de CEVINS Marie-Madeleine
Auteur(s) secondaire(s) :
Ordre : OFM
Numéro sur les cartes : 199
Coordonnées (lon,lat) : 47.498394, 19.037507
Fonction du couvent : Studium
Proximité lieu de rassemblement :
Présence d'un autre couvent mendiant : Oui

Carte

Résumé

v. 1250-1260  Fondation du couvent, probablement par le roi Béla IV

v. 1270  Première mention écrite de ce couvent dans le testament de Démétrius de Berki

1290 Mention d'une communauté de béguines rattachée à ce couvent

1313-1444 : Au moins 8 chapitres de la province franciscaine de Hongrie se sont tenus dans ce couvent avant 1444 (notamment en 1313, 1324, 1391, 1393, 1408, 1437)

avant 1382  Agrandissement possible des bâtiments conventuels sous Louis le Grand, qui achète une maison à Buda et la donne aux frères

1443-1444  Suite à des plaintes sur l'incapacité des frères à accomplir leurs tâches liturgiques, le légat Julien Cesarini ordonne une enquête qui aboutit au transfert de ce couvent (parmi d'autres) à l’Observance, transfert signifié par le légat le 20 février 1444 en application d'une décision du pape Eugène IV prononcée le 29 janvier 1444

[1444-1541 : voir notice Couvent franciscain obs. Saint-Jean-l'Év. de Buda (2)]

Localité

Localité actuelle : Budapest (Buda + Pest)
Localité en allemand : Ofen
Localité en hongrois : Buda
Localité en latin médiéval : Buda, Nova mons Pestiensis
Sociographie de la localité : Aristocrate(s), baron(s), magnat(s)

Fondation

Début date de fondation : 1245
Fin date de fondation : 1270
Début date de fermeture : 1443
Fin date de fermeture : 1445

Prem!ère mention écrite : 

  • v. 1258 selon Balázs Kertész (« A budai ferences .. », p. 28, à partir des dépositions du procès en canonisation de Marguerite de Hongrie)
  • 1266-1270 selon János Karácsonyi (Szent Ferencz..., I, p. 152)
  • 1270-1278 selon la notice des Archives Nationales Hongroises

Transfert à l'Observance : 1443-1445

Fondateur

Sociographie : Roi ou prince

En 1288, le couvent disposait déjà d'une école (mention pour la première fois d'un lector).

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 32.

2 - Documentation connue sur le couvent


Bibliographie générale

KARÁCSONYI János, Szent Ferencz rendjének története Magyarországon 1711-ig, Budapest, 1922-1924, t. I, p. 152-155

KERTÉSZ Balázs, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », dans Balázs Karlinszky (dir.), Szerzetesrendek a veszprémi egyházmegyében. A Veszprémi Érseki Hittudományi Főiskolán 2014. augusztus 27-28-án rendezett konferencia előadásai, Veszprém, 2015, p. 27-44

ROMHÁNYI Beatrix, Kolostorok és társaskáptalanok a középkori Magyarországon, Budapest, 2000, p. 16

Aspects économiques

ALTMANN Júlia, « Az óbudai és a budavári ferences templom és kolostor kutatásai », dans A. HARIS (dir.), Koldulórendi épitészet a középkori Magyarországon. Tanulmányok, Budapest, 1994, p. 137-148

KERTÉSZ Balázs, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », dans B. Karlinszky (dir.), Szerzetesrendek a veszprémi egyházmegyében. A Veszprémi Érseki Hittudományi Főiskolán 2014. augusztus 27-28-án rendezett konferencia előadásai, Veszprém, 2015, p. 27-44

KURCZ Ágnes, A lovagi kultúra Magyarországon a 13-14. században, Budapest, 1988, p.160 (= mention du testament de Démétrius de Berki)

Sources

Sources imprimées

FEJÉR György (éd.), Codex diplomaticus Hungariae ecclesiasticus ac civilis, Buda, Regia Universitas, 1829-1844, t. VI/2, p. 179-181 et t. VIII/7, n°9 p. 28-29 (= documents montrant l'implication des frères dans la défense des intérêts des Clarisses de Trnava, vers 1299 et avant 1303)

FRAKNÓI Vilmos, LUKCSICS József (éd.), Monumenta Romana episcopatus Vesprimiensis. A veszprémi püspökség római oklevéltára, Budapest, 1899-1907, t. I, p. 292-293 n°44 et 299 n°50 (= mention des frères médecins de ce couvent, juillet et août 1276)

NAGY Imre, PÁUR Iván, RÁTH Károly, VÉGHELY Dezső (éd.), Hazai okmánytár. Codex diplomaticus patrius, Győr-Budapest, 1865-1891 [Hazai Okm],

  • t. VIII (Budapest, 1891), n°97 p. 121-123  ( = testament double, sans date, des années 1266 à 1270 selon KARÁCSONYI, I p. 152 ou 1270-1278 selon la notice des Archives Nationales Hongroises)
  • t. III (Győr, 1866), n° 178 p. 221 (= donation de Louis le Grand avant 1382, mentionnée dans un règlement authentifié par le chapitre collégial d’Óbuda le 3 février 1385)

Sources manuscrites :

Magyar Nemzeti Levéltár [Archives Nationales Hongroises], Országos Levéltár 

  • MNL DL 30356 (= original + transcr. par le chapitre d’Alba Iulia/ Gyulafehérvár en 1786 du double testament, années 1270)

3 - Discours et normes économiques des frères du couvent


4 - Décideurs, agents et intermédiaires économiques


5 - Biens et revenus fonciers (stables) du couvent


Type de bien : Maison urbaine
Première mention : 1369
Provenance : Donation
Distance : attenante ou presque
Valeur monétaire : 300 florins
Evolution :

Peu après 1369, le roi Louis Ier fit don au couvent Saint-Jean d'une maison se trouvant à proximité immédate du couvent (probablement vers le sud, puisque c'était la seule direction d'extension possible du couvent), qu'il avait achetée à feu Paul d'Ugal pour la somme de 300 florins.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 35

Type de bien : Maison urbaine
Première mention : 1385
Dernière mention : 1385
Provenance : Donation
Possession :

Avant 1382 (date de sa mort), le roi Louis le Grand achète une maison voisine du couvent franciscain à Mathias Besenyő pour 300 florins et la donne aux frères, selon un règlement (arrangement matériel) concernant les biens de Mathias Besenyő établi le 3 février 1385 devant le chapitre collégial d’Óbuda.

Selon János Karácsonyi, c'était pour permettre l’agrandissement de ce couvent.

Et quia idem magister Mathias quandam domum in civitate Budensi habitam per condam dominum Lodovicum regem felicis recordacionis adhuc vivente dicta domina Ursula consorte sua ablatam et fratribus minoribus claustri sancti Johannis Ewangeliste traditam fore sibique pro eadem domo trecentos quemlibet eorum quadraginta grossis computando per eundem dominum regem solutos extitisse.

< NAGY et alii (éd.), Hazai Okmánytár III, p. 221

Valeur monétaire : 300 florins
Type de bien : Maison urbaine
Première mention : 1442
Mode d'exploitation : Location
Evolution :

Maison urbaine mentionnée en 1442 comme appartenant au couvent et dans laquelle vivait Nicolas d'Esztergom, probablement locataire.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 35

6 - Biens et revenus non fonciers du couvent


Date de mention : 1276
Observations :

Dans les années 1273-1276, les frères de ce couvent ont la réputation d'être de bons médecins

  • d’après une déposition de juillet 1276 en vue de l’enquête de canonisation de Marguerite de Hongrie, frère Aginetus avait la reçu en novembre 1273  la visite du « riche » (dives) Pierre de Tapolcsány (Petrus Hungarus qui fuit de Tapoczano), après avoir consulté sans succès le médecin de la cour royale, ; cet infirmus fut finalement guéri après avoir fait vœu de se rendre sur la tombe de Marguerite de Hongrie ; il avait aussi vu un frère médecin de ce couvent nommé Henri d’Esztergom.
  • d’après une autre déposition (9 août 1276), mention du frère mineur Théodoric parmi les médecins appelés auprès du roi junior le 29 septembre 1273 (qui fut guéri)

< KARÁCSONYI, Szent Ferencz... I, p. 153 ; MREV I, p. 292-293 n°44 et 299 n°50

Cela montrerait la  tendance des habitants de la ville (au moins des plus fortunés) à aller se faire soigner chez les Franciscains de Buda. Aucune contrepartie matérielle n'est toutefois attestée par la documentation.

Date de mention : 1299, 1303
Observations :

Défense des intérêts des Clarisses de Tirnava / Nagyszombat  (mais aucun émolument indiqué)

  • av. 1299 : un frère de ce couvent (de ordine fratrum minorum de novo monte Pesthiensi) nommé Jean défend les intérêts des Clarisses de Trnava / Nagyszombat devant le tribunal du roi ;

< FEJÉR (éd.), CD VI/2, p. 179-181.

  • 1303 : le frère Jean, du couvent de Buda, a montré au roi « Ladislas » (Wladislas de Bohême) une charte d’André III sur les « libertés » des gens et paysans de ces moniales et lui a demandé de la ratifier

< FEJÉR (éd.), CD VIII/7, n°9 p. 28-29.

Date de mention : v.1270
Observations :

Les récits de miracles du procès en canonisation de sainte Marguerite de Hongrie (avant 1276) rapportent des cas de miraculés ayant été soignés chez les Franciscains de Buda entre la fin des années 1260 et le début des années 1270.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 29-30

Certes, aucune indication de rétribution n'apparaît danx ces textes.

7 - Structure des dépenses du couvent


8 - Cadre de vie des frères : bâtiments et équipement


Église conventuelle

Etat Nef - Choeur - Plan

Peu de vestiges, exhumés par les fouilles réalisées dans les années 1960 à 1990 sous l'actuel "Théâtre du Château" (Várszínház).

Église transformée en mosquée (djami) du pacha après la prise de Buda en 1541, puis affectée aux Carmes après la reprise de Buda en 1686.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 30-31 ; ROMHÁNYI 2000, p. 16

Église à une seule nef ; choeur polygonal ; dimensions : 50 x 12 m ou 54 sur 16 m

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 30-31 ; ROMHÁNYI 2000, p. 16

Bâtiments conventuels

Etat Compl.

Bâtiments conventuels situés au sud de l'église, à l'emplacement du "palais Alexandre" (Sándor-palota), qui en conserve les fondations.

L'ensemble a été transformé en annexe du palais et de la mosquée du pacha après 1541.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 30-31 ; ROMHÁNYI 2000, p. 16

Une citerne de taille imposante, et dont on ne connait pas d'équivalent ailleurs, a été exhumée (par Júlia Altmann) dans la cour du cloître du couvent.

< ROMHÁNYI 2000, p. 16, d'après ALTMANN 1994, p. 137-152

9 - Economie du salut


Tombes

Date de réalisation Identité Condition Sociographie Observations
1301 Jean Gimesy, archevêque de Kalocsa Clercs Membre(s) du haut clergé séculier

En 1301, l’archevêque de Kalocsa Jean Gimesy se fait enterrer dans ce couvent.

< Chronique de Jean de Thuróc, chap. LXXXIV ;  KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 31

1301 Jacques, évêque de Spiš / Szepes Clercs Membre(s) du haut clergé séculier

En 1301, l’évêque de Spiš / Szepes nommé Jacques se fait enterrer dans ce couvent.

< Chronique de Jean de Thuróc, chap. LXXXIV ; KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 31

1301 André III, roi de Hongrie Laïcs Roi ou prince

Le roi André III, mort le 14 janvier 1301, est enterré dans ce couvent. Tombe non conservée.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 30.

Testaments

Date Qualité Testateur Sociographie Legs Service Détail
1270 ca Démétrius, fils de Bezter, de Berki Noble(s) de niveau intermédiaire ou inférieur cheval, armes, bijoux, objets mobiliers Enterrement au couvent sans l'habit

En 1266-1270 (d’après les recoupements de János Karácsonyi) ou 1270-1278 (d’après la notice des MNL) a été dressé devant des frères mineurs (coram fratribus minoribus) d'un couvent non précisé, le testament de noble Démétrius de Berki / Berky (ce nom ne figure pas dans le document – Ego Demetrius filius Bezter – mais dans la bibliographie), fils de Bezter (parfois transcrit en Dester de façon erronée), par lequel il demande, quel que soit le lieu de sa mort, à être enterré dans l’église des Franciscains de Buda (apud ecclesiam Sancti Johannis evangeliste fratrum minorum in domo de Monte Budensi volo sepeliri), faveur qu’il avait déjà obtenue du ministre de son vivant (quod et a ministro eorundem fratrum vivens diligenter procuravi).

Il cède à cet effet, le jour de sa mort, des biens meubles, à savoir : son meilleur cheval, avec selle, mors et autres pièces de harnachement : 

In die defunctionis mee equum, quem tunc meliorem habuero, cum sella et freno unacum armis nobilitaribus ad corpus meum pertinentibus cum universis utensilibus suis...

et il lègue ces biens meubles aux frères après son enterrement « pour le salut de son âme » (eisdem fratribus pro remedio anime mee)

Il lègue aussi aux frères, outre son équipement militaire, deux armes :

Item alia duo arma mea cum omnibus utensilibus suis lego fratribus antedictis.

Dans ce même testament, composé de deux paragraphes, la femme de Démétrius, non nommée (Ego consors Demetrii) cède sa dot à son mari en lui demandant, au cas où il lui survivrait, de la faire ensevelir dans l’église conventuelle :

Item rogo maritum meum quod funus meum apud ecclesiam Sancti Johannis evangeliste fratrum minorum de Monte recondere teneatur)

et de céder au couvent, le jour de sa mort, pour le salut de son âme (pro anima mea), les objets suivants : 2 bijoux nommés nasvas, un collier, une ceinture tissée d’or, une tenture de velours pourpre, une tenture grise (bissus), un voile de lin, une étoffe dorée, et un tapis :

In die defunccionis mee pro anima mea eisdem fratribus minoribus lego duas nasvas meas, item unum monile, item cingulum de aurifrigio tres marcas argenti continentem sine aurifrigio. Item lego cortinam purpuream, item cortinam de bisso, item cortinam sive velum de lineo panno. Item unum purpur aureum. Item unum tapete… de duobus… melius.

< NAGY et alii (éd.), Hazai Okmánytár VIII, n°97 p. 121-122 ;  MNL DL 30356

Il fait aussi des dons au couvent franciscain Sainte-Claire de l'Île Marguerite (...).

Balázs Kertész relève que le nom du couvent franciscain devant lequel ce testament a été dressé n'est pas précisé en début de testament.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 31, note 29. 

1348 Jean, évêque de Veszprém Membre(s) du haut clergé séculier 50 + 150 florins

Le 2 octobre 1348, l'évêque de Veszprém nommé Jean, chancelier de la reine et chancelier secret, lègue au couvent franciscain Saint-Jean, par deux testaments dressés à Veszprém,

  • 50 florins que lui doit "maître Mathias", frère de l'évêque de Pécs
  • 150 florins pour les besoins de l'église.

Il précise à la fin de son testament que les biens cédés seront déposés chez l'archidiacre de Székesfehérvár nomé Blaise, son adjoint à l'office de comes capellae exerçant dans sa maison de Buda, ainsi que dnas le couvent franciscain de Buda.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 35.

Autres dons

Date Donateur Sociographie Dons
1391 Jean de Kanizsa, archevêque d'Esztergom Membre(s) du haut clergé séculier

En 1391, l'archevêque d'Esztergom Jean de Kanizsa accorda un don au couvent pour la tenue du chapitre provincial.

< KERTÉSZ, « A budai ferences kolostor története 1444-ig », p. 36

10 - Autres