Les fouilles archéologiques effectuées sur le site du couvent à partir de 1999 (sous la direction d'Adrian Andrei Rusu puis de Zoltán Soós) ont mis en évidence la présence de plusieurs ateliers artisanaux, dont certains antérieurs au transfert du couvent à l'Observance, même si le maximum de la production semble avoir été atteint à la fin du XVe siècle :
Le nombre impressionnant d’articles ratés et de matériaux bruts (corne, bronze, sceaux textiles) retrouvés prouve qu’au moins deux ateliers fonctionnaient dans ce couvent
- l'un fabriquait des objets de bronze (ce qui est exceptionnel pour un couvent mendiant) : aiguilles, stylets, anneaux sigillaires, matrices de sceaux, dés à coudre, accessoires de reliure (dès la seconde moitié du XIVe siècle, bien avant la première mention écrite d’un scriptorium dans ce couvent en 1522) et ornements vestimentaires rudimentaires
- le second atelier fabriquait des objets d'os ou de corne ou de bois de cerf (ouvert sans doute au début du XVe siècle, lorsque le couvent serait devenu centre de pèlerinage) : boutons, chapelets, dés à jouer et au moins une croix pectorale en coquillage d’eau douce
La découverte d'un sceau textile en plomb (fermant un ballot de textile importé d'Ulm, d'après le sceau), ajoutée à la mention de frères artisans, tailleurs ou cordonniers, permet de penser que le couvent revendait ou travaillait aussi le textile.
En outre, il semble qu’une boucherie ait fonctionné dans ce couvent.
Au total, la production de ces ateliers répondait manifestement non seulement aux besoins des frères mais aussi à ceux d’une partie des habitants de la ville et des gens de passage (dont les pèlerins). Cela s'expliquerait par le relatif enclavement de la ville par rapport aux lieux de production et aux grandes voies du commerce.
< SOÓS 2013, 2015