Le 28 juillet 1519, à la demande du gardien du couvent nommé Jean de Gyula, le voïvode de Transylvanie Jean de Szapolya, confirme les privilèges antérieurement accordés aux confratres du couvent par Jean de Hunyad (en 1442) puis par Mathias Corvin (2 décembre 1462, charte que lui a apportée le gardien), par lesquels plusieurs habitants (au nombre de 32 dès le règne de Mathias) portant le titre de vitrici seu confratres et placés au service des frères étaient déclarés exempts de toute taxe, contribution ou obligation.
La charte précise qu'ils étaient nommés avec l'assentiment des frères et ne pouvaient être destitués ou jugés dans leur accord :
ut nemo omnino hominum eosdem vitricos sew confratres ecclesie predicte ad aliquod officium sew servicium sine ipsorum fratrum voluntate eligere, nullusque ad deponendum juramentum citare, aut quoquomodo iudicare posset et valeret. [SZABÓ (éd.), p. 341]
Mathias les avait exemptés, eux et leurs successeurs, de leurs obligations militaires et de toute taxe sur leurs maisons :
Insuper quod idem serenissimus Matthias Rex eosdem triginta duos confratres, futurosque eorum successores, ab omni expedicione bellica tam generali quam particulari, ingressioneque lustracionum, domos etiam eorum ab omni censuum, taxarum, decimarum, nonarum, capeciarum, serviciorum quorunlibet plebeorum et civilium exhibicione, contribucionum nostrarum tam ordinariarum quam extraordinariarum solucione exemptos et immunes semper esse voluerit, concesserit et iusserit. [p. 341]
Le voïvode accepte de confirmer ces privilèges, au nom du roi Louis, à condition seulement que les confratres accomplissent leur service pour le compte du couvent en obéissant aux ordres donnés par les frères, sans quoi ils seraient affectés à un autre couvent :
ea tamen condicione, ut iidem confratres ipsorumque successores universi modo consuetudo ad predictum claustrum inservire, iussaque fratrum exequi teneantur, si qui contumaces obedire nollent, alii loco ipsorum assignentur. [p. 341-342]
< SZABÓ (éd.), p. 340-342 n° 242 ; MNL DL 29090
Quelle était la tâche exacte de ces hommes étonnamment nombreux ? S'agissait-il de protecteurs armés, d'artisans chargés d'accélérer la construction des bâtiments, de paysans cultivateurs plaçant leurs bras au service des frères, ou bien d'intendants comme dans les autres couvents de l'Observance franciscaine ?
Fortunát Boros considère que la date de 1442 est fausse et qu'il faut la remplacer par 1447, à une période où la construction du couvent n'était pas encore terminée. Les 32 "confrères" étaient du personnel (ou main d'oeuvre gratuite) mis à la disposition des frères pour terminer les travaux.
< BOROS, p. 27-30
La terminologie employée, leur soumission aux membres de l'Ordre et le mode de rémunération appliqué (exemption fiscale et militaire) les rapprochent pourtant des autres intendants de couvent (procurator, confrater).
Cela ne répond pas à la question de savoir pourquoi ils étaient si nombreux. Seule explication plausible compatible avec le modèle observant : l'afflux de pèlerins (selon la bulle d'indulgences de 1445), un afflux tel qu'il fallait un personnel important pour gérer les dons induits.
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